lundi 26 mars 2012

Yehezkel Ben-Ari

C’est pendant le deuxième trimestre de la gestation que se forme le cortex cérébral : les cellules se divisent (entre quarante et cent quarante jours de gestation), puis les neurones primitifs migrent vers la couche qui leur est assignée et se connectent pour construire les cartes corticales. […] La construction du cerveau n’est pas automatisée. Le cerveau est formé pendant la gestation suivant un programme génétique amendé de façon continue par l’environnement. Ainsi, nous ouvrons les yeux vers la fin du premier trimestre de gestation ; nous ne voyons pas grand-chose, mais cette activité que la rétine génère est essentielle à la construction du système visuel. La modifier altère la formation des centres visuels. De même, les mouvements intra-utérins que provoque l’embryon – les femmes enceintes en savent quelque chose – sont générés par la périphérie et non par les centres moteurs corticaux comme chez l’adulte. L’activité électrique engendrée par ces mouvements va façonner la construction des centres nerveux. L’embryon sent l’odeur de sa mère, écoute avec elle les bruits environnants et bouge différemment selon que la mère écoute du Mozart ou du techno-rock. Ce dialogue permanent entre le programme génétique et l’environnement est fondamental, forge vraisemblablement le futur petit et le prépare aux évènements qui l’attendent dehors. Il faut avoir une vision un peu robotisée pour penser fabriquer cet environnement qui constitue une des sources de notre individualité.

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Bibliographie

-          Philosophie Magazine n°51 (en réponse à l’entretien de Henri Atlan dans le n° 50 du même magazine).

dimanche 25 mars 2012

Wade Davis

De même que le paysage définit le caractère, la culture jaillit de l’esprit des lieux.

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Un incendie est en train de dévorer la Terre, emportant avec lui des plantes, des animaux, des savoirs traditionnels et une sagesse visionnaire.

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Nous sommes placés devant l’un des défis les plus cruciaux de notre époque : réussir à étouffer les flammes de ce brasier et retrouver une nouvelle façon d’apprécier la diversité de l’esprit humain dans son expression culturelle.

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Les compétences du navigateur traditionnel ne sont pas sans rappeler celles du savant : on apprend par l’expérience directe et par la mise à l’épreuve des hypothèses, avec des informations qui proviennent de toutes les branches des sciences naturelles, de l’astronomie, du comportement animal, de la météorologie et de l’océanographie.

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Le temps n’avait pas beaucoup d’importance. La richesse ne se définissait pas par la propriété, mais par le prestige et par le statut que chacun acquérait en faisant preuve de générosité et donc en s’assurant un réseau social, une sorte de capital humain culturel, un trésor de dettes et d’obligations rituelles dont son clan et sa famille toucheraient à jamais les intérêts.

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Dans les calculs économiques qui président à l’industrialisation de la nature, aucune unité de mesure ne permet d’estimer le coût de la destruction d’un bien naturel, ou de sa valeur intrinsèque si elle existe encore.

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Le fait de réduire le monde à un mécanisme, de considérer la nature comme un simple obstacle à surmonter, une ressource à exploiter, a eu une influence considérable sur la façon dont notre tradition culturelle a aveuglément interagi avec la planète vivante.

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L’essentiel, c’est la force des croyances, la façon dont une conviction s’inscrit dans la vie quotidienne d’un peuple, car cela va déterminer l’empreinte écologique d’une culture, l’impact que toute société a sur son environnement.

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Cinq siècles de domination européenne, avec son cortège d’injustices, n’ont pas réussi à étouffer ce qui fait battre le cœur des Andes et que l’on perçoit toujours dans le moindre hameau, dans chaque vallon, parmi les touffes d’herbe de la puna où paissent vigognes et alpagas, le long des rues pavées et aux carrefours des villes de l’empire disparu.

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Ce qui compte, ce qui possède une valeur ultime, ce qui donne un but à l’existence n’est pas ce que l’on mesure et ce que l’on voit, mais ce qui existe dans aluna, la dimension abstraite du sens.

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Chaque élément du monde naturel possède une importance supérieure, de sorte que même l’animal le plus modeste peut être considéré comme un professeur et que le moindre grain de sable reflète l’univers.

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Lorsque les Aborigènes parcourent les pistes chantées et scandent les récits de l’origine des temps, ils font alors partie des ancêtres et entrent dans le Temps du Rêve. Le Temps du Rêve n’est ni une mesure du temps, mais le domaine même des ancêtres, un univers parallèle dans lequel les lois ordinaires du temps, de l’espace et du mouvement ne s’appliquent pas et où passé, présent et futur ne font qu’un.

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Un moment commence avec rien. Un homme ou une femme marche, et du vide émergent les chants, l’incarnation musicale de la réalité, les mélodies cosmiques qui donnent au monde son caractère.

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Chaque point de repère est couplé au souvenir de ses origines et pourtant reste à naître. Chaque objet, chaque animal, résonne de la pulsation d’un évènement ancien tout en étant encore en cours de création par le rêve. Le monde tel qu’il existe est parfait, mais toujours en train de se former. La terre est encodée avec tout ce qui existe et avec tout ce qui sera, dans toutes les dimensions de la réalité. La parcourir à pied, c’est se lancer dans un acte d’affirmation permanent, une éternelle danse de création.

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Connaissant aujourd’hui la puissance extraordinaire de l’esprit aborigène, la subtilité de leur pensée et de leur philosophie, et le pouvoir d’évocation de leurs rituels, on frissonne en pensant à ce réservoir de potentiel humain, de sagesse, d’intuition et de compréhension qui a failli s’épuiser durant ces périodes d’épouvante.

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Le Rêve n’est toutefois pas un mythe, ni un souvenir. Il est ce qui est arrivé lors de la création, mais aussi ce qui arrive aujourd’hui et ce qui arrivera pour l’éternité.

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Dans la tradition occidentale, l’existence est sujet de contemplation. Nos penseurs et nos philosophes prennent de la distance avec la vie afin de discerner des idées abstraites que nous définissons comme des intuitions. Le Rêve rend impossible et dénuée de sens une telle réflexion. Il enveloppe l’individu dans un réseau de croyances et de convictions dont celui-ci ne peut sortir, car nul ne peut imaginer que ses pensées ne sont pas justes. Violer l’une des lois du Rêve est une transgression qui ne se limite pas au moment présent, mais se répercute dans toutes les dimensions, passé éternel comme futur sans limites.

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Nous, les Occidentaux, avons la prétention de penser que tandis que nous célébrons et développons toute une technologie, les autres peuples sont restés les bras croisés, intellectuellement parlant. Rien n’est plus éloigné de la vérité. Le changement est la grande constante de l’Histoire. Tous les peuples, en tous lieux, sont sans cesse en train d’accueillir de nouvelles possibilités de vie. Et en elle-même, la technologie n’est pas non plus une menace pour l’intégrité de la culture.

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Ce qui menace l’intégrité de la culture, c’est le pouvoir, la face brute de la domination.

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Le génocide, l’extermination physique d’un peuple, est l’objet d’une condamnation universelle. L’ethnocide, la destruction du mode de vie d’un peuple, est considéré en maints endroits comme étant une politique de développement appropriée et, en tant que telle, autorisée et approuvée. La modernité fournit une justification à l’assujettissement, avec trop souvent comme véritable objectif l’extraction à l’échelle industrielle des ressources naturelles de territoires occupés depuis des générations par des peuples autochtones dont la présence s’avère gênante.

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Réduire les permutations infinies de la société humaine et de la conscience à la simple opposition entre possédants et ouvriers, entre capitalisme et prolétariat, qu’avait formulée un philosophe allemand dans la salle de lecture de la British Library, revenait en quelque sorte à faire triompher une vision mécaniste de l’existence inspirée par Descartes. La société elle-même était une machine qui pouvait fonctionner pour le mieux-être de tous.

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Avant de mourir, l’anthropologue Margaret Mead a exprimé la crainte qu’en glissant vers un monde plus homogène, nous ne soyons en train de jeter les bases d’une culture moderne générique et informe, qui n’aurait pas de concurrente. Elle redoutait que toute l’imagination humaine ne soit contenue à l’intérieur des limites d’une modalité intellectuelle et spirituelle unique. Son pire cauchemar, c’était que nous nous réveillions un  jour sans même nous souvenir de ce que nous avions perdu.

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Les cultures ne sont pas des pièces de musée : ce sont des communautés de vraies gens, avec de vrais besoins.

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Ce qui est en question, ce n’est pas l’opposition entre la tradition et la modernité, mais le droit des peuples libres à choisir les modalités de leur existence. Il s’agit de veiller à ce que tous les peuples puissent bénéficier à leur gré du génie de la modernité et sans qu’un tel engagement exige la disparition de leur ethnicité.

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Toute culture est ethnocentrique et farouchement attachée à sa propre interprétation de la réalité.

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Nous aussi, nous sommes atteints de myopie culturelle et nous oublions souvent que nous ne représentons pas la vague suprême de l’Histoire, mais simplement une vision du monde, et que la modernité – qu’on la dénomme occidentalisation, mondialisation, capitalisme, démocratie ou libre-échange – N’est qu’une expression de nos valeurs culturelles. Elle n’est nullement une force objective détachée des contraintes de la culture. Et elle n’est en aucun cas le seul et unique pouls de l’Histoire.

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Extrême serait le mot juste pour qualifier une civilisation qui, avec ses déchets, contamine l’air, l’eau et le sol, provoque l’extinction des plantes et des animaux sur une échelle jamais atteinte depuis la disparition des dinosaures, pose des barrages sur les fleuves, dévaste les forêts, vide les mers de leurs poissons, et ne fait pas grand-chose pour réduire les processus industriels qui menacent de modifier la physique et la chimie de l’atmosphère. 

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Quand nous faisons de la modernité, au sens que nous donnons à ce terme, la destinée incontournable de toutes les sociétés humaines, nous sommes de mauvaise foi. En effet, dans de nombreuses régions du monde, le modèle de développement occidental a échoué dans une large mesure parce qu’il était fondé sur la fausse promesse que s’ils suivaient ses diktats, les peuples finiraient par bénéficier de la même prospérité matérielle qu’une poignée de nations occidentales. En admettant que ce soit possible, il n’est pas du tout certain que ce serait souhaitable.

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En réalité, pour la majorité des peuples, le développement a constitué un processus dans lequel l’individu, arraché à son passé et propulsé dans un avenir plein d’incertitude, se retrouve en fin de compte au bas d’une échelle économique qui ne mène nulle part.

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La grande majorité de ceux qui rompent les liens avec la tradition ne vont pas atteindre le niveau de prospérité occidental, mais rejoindre les cohortes de citadins pauvres, pris au piège de conditions de vie sordides et luttant pour leur survie. Tandis que les cultures s’amenuisent, les individus, qui souvent ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, ne savent plus où ils en sont, incapables de retrouver la vie d’antan, mais privés de la possibilité de se faire vraiment une place dans un monde dont ils voudraient acquérir les valeurs et la richesse. Cela crée une situation explosive et dangereuse. C’est d’ailleurs pour cette raison que la situation désespérée de diverses cultures n’est pas une simple nostalgie, ni même de droits de l’homme, mais une très sérieuse question de stabilité et de survie géopolitiques.

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La culture, ce sont des lois et des traditions, un code éthique et moral qui isole un peuple du cœur barbare dont l’histoire nous enseigne qu’il bat sous la surface de toutes les sociétés humaines et de tous les êtres humains.

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En dehors des grands pays industrialisés, la mondialisation n’a pas apporté l’intégration et l’harmonie, mais un changement brutal qui a balayé, tel un ouragan, langues et cultures, pratiques anciennes et sagesse visionnaire.

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Perdre une culture, c’est aussi perdre quelque chose de nous-mêmes.

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L’existence  même des diverses cultures du monde témoigne de la folie de ceux qui affirment envers et contre tout que nous ne pouvons changer notre façon fondamentale d’habiter notre planète.

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Bibliographie

-          Pour ne pas disparaître, éditions Albin Michel, 2011

samedi 24 mars 2012

Jacques Serena

Pour manger tranquille devant les informations, il faut avoir construit autour de soi une espèce de carapace, sous laquelle on peut vivre en se croyant à l’abri. Et pouvoir tranquillement finir son assiette.

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Bibliographie

- Le sens de la marche, Le matricule des Anges, n° 128, Novembre-décembre 2011

vendredi 23 mars 2012

Nicolas Bouvier

Une nation qui compte ses générations jusqu’au chaos originel ne peut admettre d’avoir été devancée.

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Celui qui ici n’accepte pas de commencer par faire l’apprentissage du moins est certain de perdre son temps. 


C’est délicat d’apporter une morale nouvelle à des gens qui ont depuis si longtemps et si prudemment choisi celle qui leur convient.

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C’est le propre des longs voyages que d’en ramener tout autre chose que ce qu’on y allait chercher.

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Un pays – même aussi frugal que le Japon – ne peut pas vivre sans idées.

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Bibliographie

-           Chronique japonaise, édition Petite Bibliothèque Payot, 2001

jeudi 22 mars 2012

Kwame Anthony Appiah

Vous n’avez pas à gagner votre dignité comme on gagne l’estime. Mais si vous cessez de vous comporter conformément à votre dignité, les gens cesseront de vous respecter.

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Bibliographie

-          Philosophie Magazine n°49

mercredi 21 mars 2012

Christian Gabriel Guez Ricord

Les nœuds de la réalité, je les ai comptés ; comme toi, j'ai su que désormais l'impossibilité veille.

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Un tremblement dans le mouvement entre les lignes nous donne à redessiner une forme laissée en suspens. Ce qui nous arrive devance l’irrémédiable d’un chant où se nourrit l’âme de sa propre liqueur vraie, jour après jour, dans l’étagement des collines et des nuits nourricières. Nous sommes cette fragilité, ce tremblement, dès lors que nous accueillons ce qui est si proche de nous et que l’on appelle la plainte, aujourd’hui perdue, exilée, condamnée. Une poésie qui a sa plainte, qui y convie formes et paysages, dans un quotidien qui se rapproche de nous soudain pour que nous soyons à notre tour partagés entre l’illimité d’une nostalgie et la veilleuse de notre proximité.

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Je suis tous ceux qui Te parlent, Te jugent

Sous Tes paroles qui Te trahissent

Comme tous ceux qui T’entendraient

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Tes yeux ont discerné Tes yeux, maintenant

Ils ne sont plus les yeux de ta servitude

Elle se retourne une deuxième fois

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Ce qui est éternel nous aura déjà visité

Il est transparu dans la langue

Où je peux tout consacrer

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Bibliographie

-          La lettre sous le manteau, éditions Solaire, 1982

-          L’A venturée, éditions Librairie du Sud, 1994

-          Neumes, éditions Ryôan-ji, 1983

-          La Secrète, éditions Fata Morgana, 1988

mardi 20 mars 2012

Adolphe Vard

Né sans fortune, c’est au travail, à un travail manuel, que j’ai sans cesse demandé d’assurer ma subsistance et celle des miens. Aujourd’hui que le sacrifice de mes plus belles années m’a assuré le triste avantage d’achever de vieillir à l’abri de la faim, j’ai le droit, à même le temps qui me demeure à vivre, de consacrer aux lettres tout le temps que me laisseront mes arbres et mes fleurs, que j’aime encore mieux que mes vers.

Le public trouvera peut-être que je suis un écrivain dont on peut rire, et il sera dans son droit ; ceux qui me connaissent personnellement savent que je ne fus jamais un travailleur pour rien, et si j’invoquais leur témoignage, chacun d’eux s’empresserait de s’écrier : Poète, je ne sais ; ouvrier, j’en réponds. »

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Bibliographie

- Eric Dussert, Graisse de wagon, Le Matricule des Anges n°124

lundi 19 mars 2012

Georges-Arthur Goldschmidt

Le but du pouvoir, c’est de maîtriser la langue. Vous le voyez à la télévision où il faut empêcher les gens de parler. Le pouvoir, dans un premier temps, veut annexer la langue et ensuite il la détruit. Le pouvoir ne peut régner que sans la langue. Je ne crois pas à la mort des langues. L’ordure publicitaire ne l’emportera pas sur la langue, c’est la langue qui aura toujours le dernier mot. 

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Bibliographie

- Entretien avec Thierry Guichard, Le Matricule des Anges n°124

dimanche 18 mars 2012

Dominique Fabre

Comment pourra-t-on vivre quand on ne croira vraiment à rien ? Est-ce que ça nous sera interdit ? 

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Bibliographie

- What bridge ? Le matricule des Anges n°124

samedi 17 mars 2012

Ralph Waldo Emerson

Pour se retirer dans la solitude, on a autant besoin de quitter sa chambre que la société. Je ne suis pas seul tandis que je lis ou écris, bien que personne ne soit avec moi. Mais si un homme veut être seul, qu’il regarde les étoiles. Les rayons qui tombent de ces mondes célestes le sépareront de ce qui l’environne. Il est permis de penser que l’atmosphère a été crée transparente dans le seul but de donner à l’homme, par l’intermédiaire des corps célestes, le sentiment de la présence constante du sublime.

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Il est une propriété à l’horizon que personne ne possède, sauf celui dont l’œil est capable d’intégrer toutes les parties, c’est-à-dire le poète.

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Un homme est nourri non pas afin d’être nourri, mais afin qu’il puisse travailler.

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L’homme sensuel conforme ses pensées aux choses, le poète conforme les choses à ses pensées. L’un voit la nature fixe et immuable, l’autre comme quelque chose de fluide sur lequel il imprime la marque de son être. Pour lui, ce qu’il y a de résistant dans le monde se fait souple et docile ; il dote d’humanité la poussière et les pierres pour en faire les messagers de la raison. L’imagination peut-être définie comme l’usage que la raison fait du monde matériel.

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Aujourd’hui, l’homme ne consacre pas à la nature la moitié de ses forces. Il agit sur le monde avec sa seule intelligence. Il vit dans le monde et dirige ce dernier avec étroitesse d’esprit, et celui qui y travaille le plus n’est qu’une moitié d’homme : tandis que ses bras sont forts et que sa digestion est bonne, son esprit est abruti et lui-même n’est qu’un sauvage égoïste.

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Il n’est rien que nous puissions voir, sinon ce que nous sommes.

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Bibliographie

La nature, éditions Allia, 2011

vendredi 16 mars 2012

Alexandre Romanès

Si je dois être avec des imbéciles, 

hommes ou femmes, je choisis les femmes :

c’est moins lourd.

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Dans les tribus gitane et tzigane,

le nomadisme est très fort.

Il y a sûrement plusieurs explications,

mais moi j’en vois surtout une :

dans l’univers tout bouge.

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J’ai fait des choses terribles.

Maintenant, je vis avec.

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La vie,

c’est un peu comme des portes qu’on ferme

et qu’on n’ouvre plus jamais.

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Ecrire, c’est comme un fil qu’on tire, on se dit :

« Le fil va casser » et puis ça tient.

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Tout est fait 

pour qu’on se dévore les uns les autres,

et on le fait très bien.

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Le bonheur ne donne rien, le malheur donne tout.

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On devrait avoir deux vies :

une pour apprendre

l’autre pour vivre.

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Elle a tout renversé, mon cœur avec.

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Bibliographie

- Un peuple de promeneur, éditions NRF Gallimard, 2011